Après de longues heures passées à isoler les murs et rampants de la maison, nous sommes passés à l'étanchéité à l'air ! Bien que la plupart des gens ne comprend pas encore l'intérêt d'une telle étanchéité, il faut dire que c'est un élément particulièrement important dans une maison basse consommation. Il ne faut surtout pas se louper sur ce point, d'autant plus que cela détermine l'obtention ou non du label BBC.
Juste après l'isolation, la performance énergétique d'un bâtiment dépend aussi de l'étanchéité à l'air. Trop souvent négligée, il s'agit pourtant d'un point à traiter sérieusement si l'on veut réduire au maximum les dépenses énergétiques.
Plutôt que de réécrire ce que d'autres ont déjà très bien fait, je vous donne quelques liens très intéressants qui expliquent bien la problématique de l'étanchéité à l'air, son intérêt et les conséquences néfastes qui surviennent si on néglige cet aspect.
- "Pourquoi l'étanchéité à l'air", chez Fiabitat
- "Etanchéité à l'air : une nouvelle priorité énergétique", sur lemoniteur.fr
Je rajouterai des liens au fur et à mesure, j'en ai certainement oublié. Si vous en avez d'autres, merci de me les proposer en commentaire.
De mon côté, je pourrais ajouter une chose : une maison étanche à l'air n'est pas synonyme de bouteille thermos ! Ce n'est pas non plus une maison où l'on va étouffer (quelle hérésie de dire ça…). Au contraire, une maison avec une bonne étanchéité à l'air et une bonne ventilation est souvent bien plus saine et bien plus agréable à vivre. On peut notamment renouveler l'air très souvent avec une bonne VMC Double-Flux, bien que cela ne soit pas obligatoire. Dans tous les cas, de bonnes performances énergétiques ne sont pas possibles sans une bonne étanchéité à l'air, qu'on se le dise.
Voici à ce sujet un article intéressant.
Dans notre cas, nous n'avons pas choisi de poser un pare-vapeur mais plutôt un frein-vapeur. La différence réside dans le fait qu'un frein-vapeur permet à la vapeur d'eau de traverser le produit. Il faut alors concevoir ce que l'on appelle un mur "perspirant", ou encore "respirant", qui permet de réguler l'humidité.
Pour cela, il convient de bien choisir son frein-vapeur et d'étudier attentivement la composition de son mur pour éviter à tout prix de se retrouver avec un point de rosée dans l'isolant (de la condensation qui endommagerait l'isolant). La résistance au passage de la vapeur d'eau de chaque couche doit alors être décroissante en allant de l'intérieur vers l'extérieur. Cela se calcule avec les coefficients de transmission de vapeur d'eau (µ) et valeurs sd (équivalent lame d'air, en mètres). Ceci explique notre choix d'un frein vapeur Ampack Sisalex 500 qui possède une valeur sd de 2, tandis que nos panneaux de contreventement possèdent une valeur sd de 0,16. Pour les calculs, il est possible d'utiliser une feuille de calcul réalisée par un passionné, elle se trouve sur son site : http://mayar.pagesperso-orange.fr/index.html
Sans aller plus loin dans la technique, je peux vous conseiller de lire les différents dossiers qui présentent les parois perspirantes :
- "Les parois perspirantes : une solution alternative pour une ambiance hygrométrique saine et confortable", sur bois.com
- La partie "Des parois qui transpirent" dans un dossier de Fiabitat qui explique les problèmes de condensation dans l'isolant
Les armes pour la pose : 6 rouleaux de frein vapeur Sisalex 500 (il m'en reste un entier, avis aux amateurs), plein de rouleaux de scotch Ampack Ampacoll INT et XT, un bon cutter, de bon ciseaux, une bonne agrafeuse et une bonne dose de patience et de minutie !
Pour m'aider dans cette tâche, Monsieur S., dit l'agent secret, accompagné de Christian sont venus pour agrafer le frein vapeur au plafond. Nous n'étions pas trop de 3 ! Un grand merci à eux !
Le résultat après plusieurs heures de boulot. Ce n'est pas encore aussi nickel que chez Fabrice (il se reconnaitra), mais bon nous n'avions pas à insuffler de la ouate de cellulose derrière, donc ce n'est pas un problème.
Un travail long et fastidieux où il ne faut rien laisser au hasard. Les points délicats à traiter sont au niveau des fenêtres et aux jointures plancher/murs par exemple. Nos cloisons porteuses auraient du avoir un lé de frein vapeur à passer derrière mais il a hélas été oublié pendant le montage de l'ossature. Du coup nous devons en rajouter pas mal et tout blinder avec de grandes bandes de scotch ! Pas évident mais ça se fait tout de même pas trop mal pourvu que l'on soit soigneux et sensibilisé à l'intérêt d'avoir une bonne étanchéité à l'air.
Je n'ai hélas pas d'autres photos pour le moment mais j'en aurai certainement d'autres à vous montrer dans les prochains articles pour que vous puissiez voir un peu mieux le résultat final.
#1 par Fred ² à 19/11/2010 - 23:19
Citation
Joli boulot … de surcroît réalisé en si peu de temps
Question à 10 balles : tes 6 rouleaux (de combien de mètres ?) de Sisalex 500 et tes X rouleaux (X = ?) t'ont coûté combien ? Merci d'avance de ton éclaircissement à cette question existentielle :p
Et tes assistants ? Ils coûtent cher en bière/bouffe ?
#2 par Fabien à 20/11/2010 - 00:14
Citation
Merci. Question boulot tout n’est pas parfait puisque c’est très difficile de dérouler le frein vapeur en étant parfaitement droit partout et bien tendu sur un plafond. Sur les rampants ça va encore, mais en plafond c’est quand même pas évident. D’ailleurs si je peux donner un conseil, c’est de tout de suite bien renforcer les endroits où il y a des raccords entre lés de frein vapeur, sinon malgré un scotch super solide ça a tendance à se barrer avec tout le poids de la ouate au dessus. A ce sujet nous avons bien fait de scotcher les agrafes car parfois ça déchire un peu à ces endroits et ça fait donc un trou. Seulement c’est le genre de chose qui se fait après plusieurs jours/semaines.
Pour les rouleaux, on en a eu pour 680 euros HT les 6 Sisalex 500 de 1,5 x 50 m et 250 euros les 9 rouleaux de scotch HT. Le truc c’est que la commande a été gérée n’importe comment car le vendeur m’avait mis du Sisalex 303 au lieu du 500, pensant que ça ne me poserait pas de problème ! Etant donné que tout vient d’une boutique dans le Sud, bonjour la galère ! Je n’ai pas cédé et ils m’ont renvoyé du 500. Pareil pour le scotch, ils m’avaient mis du Ampacoll XT au lieu du AT en me disant que c’était mieux. Oui c’est effectivement mieux, mais aussi 2 fois moins long pour chaque rouleau ! 25 m au lieu de 50 m ! Bref, du coup ils m’ont filé du Ampacoll INT en complément mais ce dernier n’est pas génial car très fin et donc un peut galère à utiliser.
Nos « assistants » ont fait du super boulot et ceux qui viennent le plus souvent ne nous coûte pas cher en bouffe… au contraire…
(un grand merci à eux au passage)
Bon jte laisse car là j’ai un article à finir pour demain (forcément quand on reçoit le matos à tester le mercredi c’est tendu…) et un week-end bien chargé qui s’annonce !
Bon courage.
A+
Fabien
#3 par JR à 24/01/2011 - 13:02
Citation
impressionant les travaux!
A quoi servent les fossent à l'est de votre maison ? j'imagine une fosse de recup d'eau de pluie+une fosse sceptique? le double vitrage est-il innovant? je passe tous les jours devant puique j'habite en face ( à gauche en descendant dans la même rue)
#4 par Fabien à 24/01/2011 - 14:04
Citation
Bonjour voisin ! Il faudra que l’on se rencontre chez nous mais pour le moment c’est encore un peu le chantier puisqu’il reste pas mal de travaux à finir.
A l’Est, sous le futur garage – prévu pour le printemps ou l’été – nous avons la cave (au fond côté Sud) et une citerne de récupération d’eau de volume assez important que nous mettrons en service plus tard dans l’année (il faut acheter tout le système de pompage, finir l’étanchéité et faire la filtration).
Les menuiseries sont de chez Minco, c’est du mixte bois/alu (en DV 4/16/4 + argon et warm edge), le UW est de 1,4. C’est déjà du bon produit bien que l’on puisse toujours trouver mieux (Bieber, Internorm, mais bonjour les prix…). Ceci dit, en rapport qualité/performances/prix c’est déjà très bien. Les produits sont quasi identiques à ceux de MC France.
Nous avions étudié la possibilité de mettre du triple vitrage, mais dans notre région, qui plus est sur une maison bioclimatique, ça ne sert à rien, voire pénalise même le bilan thermique à cause des apports solaires réduits (un triple vitrage possède un coefficient solaire moins bon qu’un double, donc moins de récupération de chaleur avec le soleil). Là, sur une journée avec un peu de soleil, pas besoin de chauffage, plus de 20 degrés sur le thermomètre, c’est toujours plaisant.
Bonne journée et à bientôt.
Fabien
#5 par BIOTEKNIK à 26/06/2011 - 20:32
Citation
Bonjour
Beau travail, comment avez vous résolu, les fuites d'air liées à l'agraphage?
Aprés test d'infiltrométrie il n'est pas rare que certaines agraphes laissent passer de l'air.
Sur les maisons que je réalise, je demande à ce que le pare-vapeur ne soit pas agraphés et plutôt posé sur un double face pour éviter ce problème et en périphérie on colle avec une colle écolo de type COLLE LATEX Pro Clima Eco Coll
Bravo pour votre réalisation et pour votre site
#6 par Fabien à 05/07/2011 - 13:19
Citation
Bonjour,
Un petit bout de scotch sur chaque agrafe. Long mais ça convient très bien aux petites mains et finalement ça se fait très bien. Une personne à découper, les autres à coller, finalement bien organisé on avance vite. A mon avis c’est indispensable si on veut s’assure de la bonne tenue dans le temps puisque si ça force un peu sur le frein vapeur, ça crée un trou. Aussi petits soient-ils, cumulés ils représentent une belle fuite. Le double face c’est une solution, mais il faut aussi que ça tienne bien dans le temps. Après il faut voir ce qui est mis comme isolant. Avec une insufflation de ouate de cellulose, mieux vaut de l’agrafe, puis des tasseaux pour maintenir le tout.
La colle c’est préférable aussi en effet. Après si ça dépasse bien au sol ça finit sous la chape, donc à priori pas de soucis. En tout cas chez nous c’est plutôt blindé, mais bon on verra au test d’étanchéité que j’espère faire à la fin de l’été.