Enduit terre, chaux ou plâtre, autant de choix possibles pour couvrir le mur de refend. Seulement, comme le dirait MacLeod dans Highlander (chacun ses références hein :p), il ne peut en rester qu'un ! Comme il n'était pas question de laisser le mur en béton brut de décoffrage, et puisque nous n'avions pas le temps de nous occuper de l'enduit nous-mêmes, la solution fut donc simple : plâtre !
Afin de garder de bons échanges thermiques avec le mur de refend – 21 m3 de béton qui permettent de tempérer la maison été comme hiver – il ne fallait surtout pas le doubler avec du Fermacell ou du Placo, ce qui aurait fortement limité l'intérêt de ce mur. Tel qu'il est conçu, il permet d'éviter les brusques changements de température, ce qui permet de faire de grosses flambées intenses – celles qui ont le meilleur rendement – avec le poêle à bois, sans risquer la surchauffe immédiate dans le salon. De même, il joue un rôle important en été pour garder la fraicheur diffusée pendant la nuit. Bref, il apporte de l'inertie dans la maison, au même titre que la dalle béton et son hérisson.
Les solutions se trouvent donc dans les enduits. En auto-construction, mieux vaut choisir une solution simple à appliquer, comme l'enduit terre, ou dans une moindre mesure les enduits chaux-sable ou plâtre-sable. Ces solutions sont intéressantes, mais hélas moins répandues dès lors que l'on fait appel à un professionnel. Compte tenu de notre planning très serré, nous avons donc choisi de faire appel à un plâtrier qui nous a fait un travail remarquable ! Merci donc à l'entreprise de Monsieur Joseph Coutard pour son sérieux et la qualité de son travail.
Par la même occasion, nous avons fait faire les bandes du Placo au plafond.
Le plâtre est appliqué sur une épaisseur supérieure à 10 mm. C'est impressionnant de voir ça car il faut une sacrée technique pour l'appliquer avec la même épaisseur partout et le tirer à la règle ensuite. Sur les angles, le plâtrier dispose des cornières en aluminium pour que les coins ne cassent pas.
Plusieurs dizaines de sac de plâtre et une grosse quantité d'eau ont été nécessaires pour enduire tout le mur de chaque côté.
Le résultat final. On remarque le trou à la base du mur pour faire passer le conduit d'arrivée d'air du poêle à bois. Le plâtre n'étant pas sec, il y a des zones plus ou moins claires. A l'heure actuelle, le mur est plus blanc mais pas encore sec sur toute sa surface ! Le plâtre met un temps fou à sécher, il faudra attendre au moins jusqu'à la fin de l'été avant de pouvoir le peindre.
Pour finir, deux photos des bandes au plafond. Il manquait la dernière couche de finition il me semble. Les ampoules à incandescence seront remplacées par des spots encastrables à LED lorsque nous aurons le temps et l'argent pour le faire.
#1 par Fred ² à 23/02/2011 - 07:52
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C'est propre, c'est clean … mais que demande le peuple ?
Pour ce qui est des spots LED tu as déjà choisi ou tu attends de voir ce que sera le marché au moment où tu décideras de les mettre ? Moi je me tâte très sérieusement, aujourd'hui, sauf à les acheter à Singapour … à 30 € la XanLite … ça fait mal aux fesses !
Ce qui m'impressionnera toujours dans votre maison c'est ce bloc de béton, qui effectivement doit pouvoir grandement aider au "lissage" de la régulation de température en fonction de l'environnement extérieur.
Tu me diras, c'est un gars qui va vivre sur 200 m3 de sable qui dit ça
#2 par Fabien à 24/02/2011 - 17:42
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Oui, c’est nickel ! Mais c’est pas trop salissant un mur blanc ? :p (hé hé)
Les spots sont déjà achetés. Je pensais les prendre en GSB mais ils n’avaient plus rien quand je suis allé voir, où alors c’était hors de prix (les GSB quoi…).
Du coup j’ai commandé ça : http://www.ampoule-leds.fr/spot-led-encastrable-orientable-alu-60-led-240v-percage-75-blanc-daylight-p-430.html
Je te dirai ce que ça vaut, ça m’a pas l’air mal en tout cas.
Notre « bloc de béton » contribue en effet à lisser les températures, accompagné de notre complexe dalle+hérisson de 60 m3 (à la louche) de béton et graviers compactés. Heureusement qu’il y a ça, car là pendant une journée ensoleillée on monte déjà à 22 degrés sans chauffage. D’ici 2 mois on risque d’avoir besoin de protections solaires sur les baies vitrées au Sud, mais il faudra attendre d’avoir la pergola. On risque donc d’avoir un peu chaud cet été, ou alors on sera obligé de fermer les volets cette année. L’an prochain pas de problème, on aura la pergola.
#3 par les visiteurs de juillet dernier à 02/03/2011 - 14:53
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Bonjour Fabien,
Heureuse de voir que votre "chauffage fonctionne" : je me demandais si c'était confortable. avez-vous eu bien chaud cet hiver? quels sont les minimas sans chauffage?
De notre côté, nous avons signé avec CCL. Maison montée pour le 15 mai en principe. A+
F & L
(nous sommes venus voir votre maison un samedi après midi : vous étiez en train de l'isoler.
#4 par Fabien à 02/03/2011 - 22:16
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Bonjour « visiteurs » !
Aucun problème pour le chauffage, très contents du résultat pour le moment, bien que l’on ne puisse pas vraiment juger la première année. Afin de ne pas vous raconter n’importe quoi, je vais donc détailler un peu.
Nous avons en effet consommé plus que prévu à cause du fait qu’on ait du ventiler pendant plusieurs semaines jusqu’à l’emménagement mi-décembre. A cet instant, la maison était à 12 degrés maxi, ce qui aurait pu être pire compte tenu du fait qu’il faisait proche de 0 dehors. Vous savez, c’était la période où il a fait super froid et où il a neigé.
Il fallait faire sécher la chape et il n’y a pas eu de chauffage pendant cette période. Bref, toute la maison et ses tonnes d’inertie (béton du mur de refend + béton de la dalle + hérisson = pas loin de 60 m3 tout de même) étaient bien froides, donc pour réchauffer tout ça il faut évidemment pas mal d’énergie.
L’isolation n’est également pas terminée : trappe des combles pas faite, conduit de fumée non isolé et volets roulants idem, arrivée d’air du poêle non raccordée et qui débouche dans la maison directement. Bref, un tas de gouffres à calories et de jolis ponts thermiques, ce qui se remarquait très vite car la chaleur montait tout de suite à l’étage pour cause d’escalier pas fermé à cette époque. Evidemment ça ne va pas rester comme ça et l’hiver prochain ça sera nickel.
Malgré cela, nous avions tout de même 19 à 20 degrés tous les soirs après 2 ou 3 heures de feu. Les jours de grand froid, je ne vous cache pas qu’on chauffait une bonne partie de la journée pour compenser toute la chaleur qui partait à l’étage. Evitez d’emménager en plein hiver si vous ne pouvez pas chauffer la journée. Pour se passer de chauffage la journée, il faut que la maison soit tempérée ou alors investir dans un chauffage comme un poêle de masse ou même pourquoi pas un plancher chauffant (pourvu de ne pas tomber dans le piège de la pompe à chaleur et toujours privilégier l’isolation malgré tout).
Bref, nous avons du consommer environ 1 corde et demi de bois à peu près. Difficile à quantifier précisément car c’était du bois de récup stocké dans des caisses, mais ça doit correspondre à ça selon mes calculs de volume : compter 4 caisses de 80 cm par 60 cm, soit un peu moins de 2 m3, plus 2/5ème de corde de chêne. Donc oui, en comptant large on doit être à 1 corde et demi.
Ca reste raisonnable sachant que nous n’avons pas eu froid, sauf peut-être au début quand on a du rentrer dans la maison alors qu’il y faisait 12 degrés quelques jours avant. Evidemment dans ces conditions avec tous les ponts thermiques et la maison très froide qu’il fallait réchauffer, le matin il ne faisait pas chaud, ça c’est sûr. C’est l’inconvénient d’emménager en plein hiver et en plein chantier, mais nous n’avions pas le choix.
Actuellement la maison s’est déjà bien réchauffée, les murs et le sol ont récupéré une température plus convenable que j’estime aux alentours de 16 à 18 degrés. Cela permet à l’inertie de commencer à jouer son rôle comme prévu, sachant qu’il fait maintenant 18 le matin dans la plupart des cas. Evidemment on le verra l’an prochain, je pense que nous n’aurons aucun mal à garder en permanence au minimum 19 dans la maison, même le matin sans chauffage. A vrai dire j’en suis même convaincu.
Actuellement, si on part 2 ou 3 jours sans aucun chauffage, on revient et il fait 16. Normal mais pas représentatif du comportement de la maison puisqu’elle n’est pas terminée et pas encore tempérée à cause des raisons évoquées ci-dessus.
Aujourd’hui il a fait 20 degrés dans la maison et nous n’avons pas allumé le chauffage de la journée grâce au beau temps que nous avons eu. Lorsqu’il y a du soleil, on monte jusqu’à 22 degrés, même par temps froid. C’est l’avantage d’une bonne conception bioclimatique avec beaucoup de vitrages plein Sud. Vitrages que l’on devra vite protéger au rez de chaussée avec la pergola, pour éviter les surchauffes en mi-saison et en été. Ca sera fait dans l’année, sachant que l’inertie dans ce cas joue son rôle pour garder la fraicheur dans la maison.
Voilà, vous savez tout. Bon là c’est clair que je ressemble un peu au mec qui défend sa maison. Je ne m’en cache pas, c’est le cas, mais je l’assume puisque je sais déjà que ça va être top dès l’an prochain. C’est déjà le cas chez d’autres personnes qui tiennent des blogs et qui ont quelques années de retour d’expérience. On le voit, si la maison est bien foutue, aucun problème avec un unique chauffage au poêle à bois, et pas de chauffage du tout quand il y a du soleil.
Pour finir, un petit mot sur CCL. Nous avons eu quelques différents avec eux qui sont désormais réglés. Comme je le disais, nous sommes contents du résultat global, c’est le principal. Ce n’est pas parfait certes, mais ce n’était pas évident pour eux non plus de gérer notre maison, je l’ai compris. Cependant, si je peux vous donner un seul conseil, valable pour tous les artisans avec lesquels vous pouvez travailler, c’est de bien surveiller toutes les étapes du chantier dans la mesure du possible, de faire des réunions avec comptes rendus régulièrement, de manière à ce que tout soit clair et que personne n’ait rien à redire sur quoique ce soit. Que ce soit du côté de l’artisan ou du client d’ailleurs. A partir du moment où tout est indiqué sur papier et validé par tout le monde, il n’y a pas de contestation possible, les choses sont claires et s’il y a faute elle doit être assumée, par l’artisan comme par le client. Même avec le meilleur artisan du monde, il y a toujours un risque si on se contente de valider des choses oralement sans que ça soit ensuite écrit et validé formellement. Si je devais refaire une maison, je prendrais sans doute quelques minutes de plus pour m’assurer que tout soit vraiment bien carré pour tout le monde, c’est le seul moyen pour régler les cas de litiges. On ne peut certes pas penser à tout, mais mieux vaut anticiper au maximum.
Bon courage pour la suite, j’espère que vous nous donnerez des nouvelles par mail.
A+
Fabien
P.S.: j’avais pas vu, ma réponse est ultra longue, désolé pour le « roman ».
#5 par Fred ² à 13/03/2011 - 07:11
Citation
Beau commentaire, qui aurait pu devenir un billet "comment on vit dans notre maison"
Je te rejoins sur la "mise en route" de l'inertie, qui est quelque chose qui m'intrigue beaucoup. Quand on compare votre maison ou la notre à celle de Cédric, de Fred45 ou d'Alain, on rajoute une complexité de gestion de nos "accumulateurs" à énergie, dans votre cas avec un peu de sable et beaucoup de béton, et dans notre cas avec un peu de béton et beaucoup de sable.
Depuis qu'on a achevé la mise en place de nos menuiseries, on commence à sentir que tout ce beau bordel se met en place : quand en journée le soleil arrose la façade sud, les 5 baies frappent la dalle qui diffuse la chaleur dans le sable. Et quand le soir y'a plus de soleil, on sent qu'il se passe quelque chose qui fait que la température descend très peu. Et là encore, on parle d'une structure de maison qui a maintenant ses fenêtres, mais aucune étanchéité à l'air (la toiture a son pare-pluie HPV, et pi c'est tout) et juste les 2/3 de son isolation.
C'est assez encourageant pour la suite, même si on ne sait pas trop vraiment ce que ça peut donner une fois le rythme "nominal" en place
#6 par Fabien à 13/03/2011 - 22:44
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Oui en effet, il faudrait que j’en fasse un article, je verrai ça quand j’aurai un peu de temps pour structurer le tout.
Concernant l’inertie, vous aurez normalement une maison bien avancée d’ici cet hiver, donc je pense qu’elle aura moins l’occasion de refroidir.
Je l’espère pour vous en tout cas !